Nathan Chevalier
Journal Intime d'un mouilleur de couches.

Bilan à J+35.

A l’aube de ce 36 ieme jour je dois admettre que l’opération est définitivement un succès total. Encore un peu de fatigue certes et des nuits un peu perturbées mais quel bonheur de se sentir vraiment pisseux. D’ailleurs à ce sujet j’ai eu confirmation par mon urologue que les blocages ressentis parfois sont dus à la cicatrisation. Des blocages de moins en moins présents au fur et à mesure du temps qui passe. Sans rentrer dans les détails techniques disons qu’à un certain stade de la cicatrisation des adhérences se forment à cause d’une substance légèrement gluante : La prostaglandine. Afin de limiter cette dernière je dois prendre de l’ibuprofène; un anti-inflammatoire qui se révèle être très efficace. Ce que je ressens à ce stade? Tout d’abord une libération. Il y a tellement longtemps que j’en rêvais que j’ai encore du mal à réaliser que c’est désormais une réalité quotidienne. Nathy remarque que je suis complètement à l’Ouest en ce moment : Elle a raison. Je profite à fond de cette nouvelle vie et goute avec délectation à cette lente régression. Hier par exemple, j’ai enlevé ma couche trempée et posé mes fesses nues sur le canapé (protégé par une alèse bien entendu). Il y a encore 15 jours, je pouvais rester « propre » environ 5 minutes mais là, au bout de 2 minutes chrono, l’alèse était déjà trempée. Ces petits riens me remplissent de joie. Se reveiller tous les matins avec une couche trempée c’est aussi du pur bonheur. Aller faire des courses en supermarché et sentir le flot de pipi absolument incontrôlable remplir la couche est une expérience à la fois troublante, humiliante et jouissive. Dans ce que je ressens il y a aussi un sentiment de plénitude, de sérénité retrouvée, de paix intérieure. « Pisseux un jour, pisseux toujours ». Cette phrase n’est pas de moi mais de Perla. C’est tellement vrai !!…Dans ma vie j’ai tout d’abord combattu cette « déviance » cette « anormalité ». Puis avec le temps j’ai fini par l’accepter tout en la conservant comme un secret d’état. Je n’étais pas heureux, divisé entre mes amours décomposés et cette singulière illégitime. Je trouvais dans les couches le moyens de décompresser face au stress du monde extérieur. Je suis sans aucun doute atteint du syndrome d’asperger mais celui-ci n’a jamais été diagnostiqué. Une peur panique « des autres » et ma vie n’a été qu’un long combat pour dépasser justement cette phobie. Vous ne le savez sans doute pas mais j’ai bégayé jusque à mes 12 ans et il m’arrive encore de le faire lorsque je suis très fatigué ou bien quand j’ai bu un verre de trop. Ce combat a été aussi celui de l’affirmation de ma différence. Se réaliser sans pour autant se perdre dans une conformité de pensée et d’action. Je peux dire que je suis plutôt fier du chemin parcouru. Désormais l’Acte II (ou III je ne sais plus trop) sera de réussir à dépasser le regard des autres. Vivre le plus naturellement du monde sans me préoccuper que l’on puisse voir ma couche ou savoir que j’en porte une. Un combat qui fera l’objet de posts réguliers sur ce blog.

Fini les Slips de Grands…

Nous en rêvions depuis plus de 2 ans. Brûler symboliquement ces maudits slips de grand, et marquer ainsi officiellement le passage à cette vie tant désirée de mouilleur de couches. Tant qu’il me restait ne serait-ce qu’une once de propreté, nous ne pouvions pas le faire. 2 années auront été nécessaire pour entrer définitivement et de façon irréversible en grande pissouserie. Samedi 18 mai 2013, nous avons procédé au brulage de slip dans une petite crique discrète et ben abritée aux alentours de la région. Pour fêter cette nouvelle vie nous avons trinqué au Champagne tout en contemplant ce feu de joie singulier. Une date anniversaire qui sera le symbole de la naissance officielle de Nathan.
Vous êtes nombreux à me questionner sur le degré de mon incontinence et comment se gère au quotidien le changement de couches, les sorties, le travail etc etc…
En fait, je m’étais tellement bien préparé à cette nouvelle vie que cela me semble normal de mouiller mes couches et le regard des autres m’amuse (même si il ne me laisse pas indifférent). Je suis plutôt fier du résultat (Nathy aussi). Hier par exemple, avant d’officialiser cette renaissance, nous avons été tout d’abord en grande surface pour y chercher quelques babioles. Couche Abena X plus M4 et culotte plastique de de rigueur. Par dessus un pantalon taille élastique ainsi qu’un Tee shirt court. A peine arrivé dans la grande surface que je me rends compte que mon zizi pleure déjà à petites larmes. Un flot à peine perceptible par moment où que j’aille et quoi que je fasse. Il y a un mélange de honte et de plaisir surtout lorsque l’on croise des regards (surtout féminins) qui esquissent un sourire à la vue de ma tenue pas très adulte et de la bosse dans le pantalon. Le caissière semble avoir eu un sourire très caractéristique de gène et d’amusement face à son singulier client. Je m’en rend compte mais je conserve un grand sens de l’humour qui finalement détend l’atmosphère. Direction ensuite une excellente crêperie sur Guérande où nous nous asseyons pour commander. Nous étions affamés. Là je sens quand même un peu ma vessie se remplir quoi que même en position assise le zizi continue d’en faire qu’à sa tête. L’envie est très faible mais perceptible. Petit détour du coté du cimetière afin de remercier qui de droit (ça c’est d’ordre privé), et là le petit pipi se transforme en remplissage en règle de la couche. Je commence à flipper car je me rends compte alors que cette dernière est saturée et qu’il nous faut trouver un lieu pour changer Bébé. Direction alors un parking couvert et discret que je connaissais déjà. C’est quand même vachement mieux quand la couche est propre…S’habituer à changer sa couche en dehors de chez soit est une expérience que je n’avais pas encore eu l’occasion de vivre en vrai (Du moins pas depuis la dernière opération). Une fois tout propre nous nous sommes rendu chez Sephora. Nathy jubilait en son fort intérieur me voyant un peu mal à l’aise face aux questions de la vendeuse sur des échantillons de parfum. Des questions certes sans rapport avec mon état. Ce que la vendeuse ne savait pas et que Nathy avait tout de suite capté, c’est que je mouillais la couche par petites gouttes et j’essayais de masquer ma gène sans vraiment pouvoir y parvenir. La ballade continue et ce flot incessant très léger et continuel fini par faire grossir la couche. Une couche qui a été sans doute réparée par les filles d’un autre magasin de bijoux discounts et ceci pour le plus grand plaisir de Nathy qui maintenant se délecte elle aussi de ces sourires entendus et de ces petits fous rires qu’elles dissimulent sous couvert de bonne humeur générale. En soirée, Nathy voulant se faire une idée précise de mon degré d’incontinence m’a proposé un « jeu de grand ». J’ai du m’assoir sans la couche sur le canapé avec juste une alèse au cas où. Si j’arrivais à rester 5 minutes propre c’est que j’étais encore un grand. A sa plus grande surprise j’ai du tenir 2 minutes chrono…Elle était aux anges de voir que l’opération est un succès total. Il reste encore à laisser cicatriser tout ça afin que je puisse faire de bonnes nuits réparatrices. En effet l’irritation provoquée par l’intervention à une fâcheuse tendance à me réveiller. cela est du au fait que l’Epithélialisation n’est pas encore terminée. Dans moins de 6 mois les tissus se seront reformés et la cicatrisation sera alors complète.

Le statut de pisseux au XXI siècle

Dans notre société dite patriarcale l’homme est au sommet de cette hiérarchie suivi de la femme et enfin des enfants. Le Pisseux ne peut se définir appartenant à l’une ou l’autre de ces castes. En effet, excepté le Bébé qui à une position privilégiée, un pisseux doit encore porter des couches bien qu’il soit censé avoir acquis la propreté. C’est ce qui différencie l’enfant, du Bébé. L’enfant a déjà gagné sa première victoire et bien qu’il ne soit pas encore adulte, cet apprentissage lui octroie le droit à un peu plus d’intimité ainsi qu’une première forme d’émancipation. Fini les couches, le talc et les matins humides et place aux premières culottes de grand. De façon générale, cette propreté est bien souvent objet de fierté autant chez les enfants que chez leurs parents. Elle peut aussi être source d’inquiétude lorsque l’enfant tarde à quitter ses couches et mouille encore son lit. Devenir propre (et par extension le rester) est une norme établie et obligatoire. Passé 4 ans, les retardataires sont bien souvent l’objet de moqueries et de réprimandes. Si les parents peuvent parfois être compréhensifs, les enfants entre eux ne se font pas de cadeau. Je devais avoir 8 ou 10 ans et l’un des enfants du quartier (un petit parisien en vacances chez ses grands parents) faisait encore pipi au lit. Sa grand mère aux méthodes éducatives humiliantes faisait sécher ses culottes plastiques, ainsi que le drap bien maculé de la veille à la vue de tous. Il devait avoir 9 ou 10 ans je pense. Tous les gamins du quartier se moquaient de lui et le pauvre tentait désespérément de se justifier les larmes aux yeux en vociférant que c’était son petit frère qui faisait encore pipi au lit. Un petit frère qu’il avait inventé mais qui n’avait jamais existé. La propreté est donc inconsciemment l’acte 1 scène 1 vers le monde adulte. Une fois la propreté acquise, l’enfant à le droit à l’intimité et développe une forme de pudeur. C’est aussi une suite logique : une fois propre, plus besoin d’être changé et plus de vérifications de l’état de la couche devant « les autres ». En effet pour un bébé, on ne se préoccupe pas de son intimité lors du change. On lui change sa couche lorsque c’est nécessaire, que ce soit en milieu clos ou bien en extérieur (plage, grande surface…). Bref, le droit à l’intimité est conséquence directe de l’apprentissage à la propreté. Fini aussi les réflexions inquisitrices des femmes entre elles lorsque qu’elles aperçoivent un sac à langer ou bien un paquet de couches dans le chariot du supermarché d’une de leur amie promenant son bambin qui devrait déjà être propre. Qu’on le veuille ou non, nous sommes tous conditionnés par la curiosité face à une situation qui sort de la norme. Ce principe est valable pour toute chose ou acte non conforme à ce que l’on considère « socialement normal ». A partir de 10 à 12 ans la sexualité s’éveille chez les enfants. Ceux qui mouillent encore la nuit développent un sentiment de culpabilité et aussi de plaisir mélangé. C’est le principe d’association honte /plaisir. Socialement parlant, la sexualité est aussi intimement liée au fait de savoir être propre la nuit (le jour aussi de surcroit). Le change complet et la culotte plastique étant des tenues propres aux bébés. Si l’enfant gagne son intimité par l’acquisition de la propreté, il va pouvoir par la suite développer progressivement sa sexualité. Ceci est d’autant plus vrai pour les garçons. Les filles conservent une part de maternel et il n’est pas rare ni socialement dérangeant que mademoiselle demeure une femme enfant. Cette particularité est sans doute liée inconsciemment au fait qu’elles auront un jour cette capacité de procréer.

Le statut du pisseux n’a à première vue rien d’enviable. Sa sexualité est au mieux solitaire mais il ne peut prétendre à des relations sexuelles normales avec des femmes. Cette frustration le conditionne peu à peu dans une forme de castration forcée. Ceux qui ont comme moi acquis la propreté et l’indépendance sexuelle et qui 40 ans plus tard deviennent incontinents voient leur statut social d’homme voler en éclat. C’est un peu comme si on vous retirait votre carte officielle d’adulte. Fini alors la vie que vous avez connu et place à de nouvelles règles et à la résignation face à votre nouveau statut. S’habituer peu à peu à ne plus être considéré comme un homme. Le regard des femmes (certainement le plus humiliant) change alors à votre égard. Au mieux elles développeront un sentiment d’empathie (leur coté maternel), au pire elles se moqueront de vous mais en aucune manière vous ne provoquerez chez elle une quelconque forme d’intérêt sexuel. Ce changement est lent et progressif donc indécelable au premier abord. C’est l’acceptation de ce nouveau statut qui, au fur et à mesure du temps, modifie votre comportement sans que vous ne puissiez le percevoir. Ce conditionnement progressif transparait ensuite dans vos attitudes, vos tenues sans oublier l’odeur corporelle. Indépendamment de l’hygiène quotidienne, votre odeur corporelle change imprégnant les vêtements, la peau, les cheveux…C’est ce que j’ai compris assez récemment et que me confirme Nathy. Un mélange de douces fragrances infantiles vous suit au quotidien. Une odeur que les femmes détectent plus facilement que les hommes.
Dans notre société où la sexualité joue un rôle prépondérant, le pisseux est l’objet d’une castration quotidienne alimentée au jour le jour par des regards, des sourires, des moqueries de la part des hommes mais surtout des femmes. Des petits rien qui vont progressivement le conditionner vers une forme de soumission à l’autorité de la caste supérieure. Le désir sexuel envers la gente féminine va peu à peu se transformer en gène imperceptible mais profonde. Son rang social ne lui confère aucune autorité. Il devra accepter le regard des castes supérieures (hommes et femmes) y compris des enfants en âge de raison qui ont acquis la propreté.

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