Nathan Chevalier
Journal Intime d'un mouilleur de couches.

L’interminable attente…

Depuis ce 15 Mai, j’attends…
J’attends un rendez-vous avec ce professeur sur Nantes. Un éminent psychiatre. Si éminent qu’il faut attendre son bon vouloir pour enfin pouvoir commencer ce bilan. Maintenant la question que je commence sérieusement à me poser c’est : Est-ce que la psychiatrie souhaite m’entendre?
Ce matin je rappelle le cabinet de ce professeur et encore ce même filtrage. Mon psy a envoyé une lettre à ce professeur (enfin c’est ce qu’il ‘a confirmé). De mon coté j’ai fait de même en référence au supposé courrier du psy. A croire que les services de la postes soient en grève sur Nantes. J’avais déjà eu un aperçu de la vision « mécanique » du corps médical. Excepté mon médecin traitant qui ne m’a jamais jugé, je peux vous assurer que j’ai l’impression d’être persona non-grata dans leur monde fermé. Je ne demande pas l’aumône, mais juste que l’on prenne le soin de m’écouter et de m’aider dans ce que je demande. A savoir un bilan. Peut-être suis-je simplement cinglé…
Ce qui les dérange c’est très certainement la singularité de ma pathologie. Une singularité associée à un esprit vif et réfléchi. Coté stent, il va bientôt falloir que je l’enlève. En effet il est temporaire. La durée conseillée est de 1 an maximum, à la suite de quoi il peut provoquer directement ou indirectement des complications telles que sténose ou épithélialisation. (se boucher ou reformation du tissu cellulaire autour du stent).
Ces complications peuvent devenir très problématiques, aussi je pense le faire retirer avant la fin de l’année. Et puis après presque un an de pose et bien que le bilan soit plutôt positif, il ne correspond pas à mes attentes. En journée, mes mictions sont subites et impérieuses cependant elles peuvent tout de même être « contrôlées ». Je mets contrôlé entre parenthèse car tout dépend du lieu ou je suis. Lorsque je suis chez moi, j’ai toujours le temps de filer aux toilettes aux premiers signes avant inondation.
La nuit, je suis bien souvent réveillé par l’envie de faire pipi. C’est à peine croyable mais c’est la stricte vérité. Je pensais que le stent aurait complètement « ruiné » ma continence mais ce n’est pas le cas. Entre chaque miction, pas une once de fuite. L’urologue qui m’a opéré n’en revient pas non plus. Il m’avait affirmé que le moindre mouvement brusque ou toux suffirait à me faire perdre le contrôle. Il faut croire que le col vésical a pris le relais et soit si tonique qu’il contrecarre ce qui me tient tant à cœur : perdre le contrôle sur ma continence.
Je pense que pour ceux qui suivent ce blog, vous comprendrez alors aisément pourquoi je souhaite en finir avec ces « jeux » (sonde, botox, stent…) qui ne font que perturber mon psychique et ruiner mon bonheur. Il est clair que si je fais ce chemin, ce outing auprès du corps médical Français, ce n’est pas pour me faire plaindre. Je suis un peu fatigué de leur suffisance et de leurs fins de non recevoir. Fatigué par ces règles du jeu où pour voir un spécialiste, il faut avoir l’aval d’un autre spécialiste qui à lui même été recommandé par son confrère Médecin… Fatigué de me faire démonter par les infantilisés de ce système parce que je « défonce le trou de la sécu ». En fait je m’en fou, j’ai de l’argent, mais je n’ai pas le choix. Si demain je veux un bilan psy, je n’ai pas le droit de me l’offrir. Tout simplement parce qu’en France nous on nous impose cette infantilisation médicale.
Alors j’attends… J’attends que Monseigneur daigne m’accorder audience.
(illustration : We Need To Talk About Kevin – Movie 2011)

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